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Olivier Masmonteil

by Andy Rankin

Olivier Masmonteil

par Andy Rankin

At first sight, the research of the painter Olivier Masmonteil could be classified as being close to those of the American re-apropriationists of the second half of the 20th century, such as Louise Lawler, Richard Prince or Elaine Sturtevant. But this is not the case, as Olivier Masmonteil does not paint only to build up an imaginary museum, or even a museum of obsessions, but above all to sublimate the history of those who have gone before him. When he adopts a master’s painting, he does not really copy it, because he does not paint in proximity to it, but from a reproduction, itself already transformed by the eyes of those who produced it. Above all, he updates the works of his peers by rethinking framing, updating a portrait with the features of his contemporaries, or covering them with a silk-screened mesh.

When he is not updating art history, Olivier Masmonteil is a compulsive landscape painter with a strong protocol dimension. During his two world tours, the artist produced hundreds of canvases of the same format from photographs he took himself, a kind of mental postcards. Masmonteil produced hundreds of impressions of his travels, always deserted landscapes in which the only human figure remains the painter’s gaze. In an exhaustion of gesture, a stakhanovist of small formats, whose travels can hardly be imagined as holidays, Olivier Masmonteil narrows down the world to the scale of his paintings.

When he returns from his travels, Olivier Masmonteil rushes to his studio to paint his impressions directly on the raw canvas. In an urgency, of the kind that painters experience when faced with paint that is not yet dry, the artist paints fleeting sensations before they escape his memory.  He paints generic landscapes, sensations rather than impressions, textures rather than forms. These sensations are intertwined, like memories tangled in a capricious memory. These paintings are instinctive, free, and leave a strong impression. It is the titles that reveal their provenance, leaving the artist free to reveal to us what has left a strong pigmentation in his memory as a poet. Instead of painting from copy, he paints from memory, in a fire without artifice, producing chimerical visions, dream landscapes, sensations that will soon be gone.

Andy Rankin, 2021

A première vue, les recherches du peintre Olivier Masmonteil pourraient être classées comme proches de celles des réapropriationnistes américains de la deuxième moitié du XXème siècle, à l’instar de Louise Lawler, Richard Prince ou Elaine Sturtevant. Pourtant, il n’en n’est rien, car Olivier Masmonteil, ne peint pas seulement pour se constituer un musée imaginaire, voire un musée des obsessions, mais surtout pour sublimer l’histoire de celles et ceux qui l’ont précédés. Lorsqu’il se saisit d’une toile de maître, il ne la recopie pas réellement, car il ne peint pas à proximité de celle-ci, mais à partir d’une reproduction, elle-même déjà transformée par le regard de celles et ceux qui l’auront produite. Surtout, il réactualise les œuvres de ses pairs en repensant un cadrage, en réactualisant un portrait avec les traits de ses contemporains, ou en les recouvrant d’une résille sérigraphiée.

Quand il ne s’attèle pas à réactualiser l’histoire de l’art, Olivier Masmonteil est un peintre paysagiste et compulsif, avec une forte dimension protocolaire. Lors de ses deux tours du monde, l’artiste a réalisé des centaines de toiles de même format d’après des photographies qu’il a lui-même prises, sortes de cartes postales mentales. Il a produit des centaines d’impressions de ses voyages, des paysages toujours déserts dans lesquels la seule figure humaine reste le regard du peintre. Dans un épuisement du geste, stakhanoviste des petits formats, dont on a peine à imaginer ces voyages comme des vacances, Olivier Masmonteil rétrécit le monde à l’échelle de ses peintures.

À ses retours de voyages, Olivier Masmonteil se presse à son atelier pour y peindre ses impressions, directement sur la toile brute. Dans une urgence, de celle que connaissent les peintres face à la peinture qui n’est pas encore sèche, l’artiste peint des sensations fugaces avant qu’elles ne s’échappent de sa mémoire.  Il peint des paysages génériques, des sensations plutôt que des impressions, des textures plutôt que des formes. Ces sensations se mêlent les unes aux autres, à l’égal de souvenirs qui s’entremêlent dans une mémoire capricieuse. Ces toiles sont instinctives, libres, et laissent une impression forte. Ce sont les titres qui révèlent leur provenance, laissant la liberté à l’artiste de nous révéler ce qui a laissé une pigmentation forte dans sa mémoire de poète. Au lieu de peindre d’après copie, il peint d’après souvenir, dans un feu sans artifice, produisant ainsi des visions chimériques, des paysages de rêves, des sensations qui bientôt ne seront plus.

Andy Rankin, 2021

Olivier Masmonteil, Hommage à Claude Monet #5, 2019, Huile sur toile, 180x180 cm, photo : Hugo Miserey © ADAGP, Paris, 2021

Olivier Masmonteil, Hommage à Claude Monet #5, 2019, Huile sur toile, 180x180 cm, photo : Hugo Miserey © ADAGP, Paris, 2021

Olivier Masmonteil
Olivier Masmonteil

Born in 1973 in Romilly-sur-Seine, France, Olivier Masmonteil lives and works in Paris. Masmonteil is represented by the Thomas Bernard - Cortex Athletico Gallery in Paris, France. After studying at the National School of Fine Arts in Bordeaux and the Academy of Fine Arts Jacques Gabriel Chevalier in Brives, France, he exhibited for the first time at the Suzanne Tarasiève Gallery in 2002.

He then went to Germany at the Spinnerei in Leipzig where he will take part in several individual and collective exhibitions, notably at the Michael Schultz Gallery in Berlin.

In order to explore the landscape in greater depth and to renew the experience of traveling painters, he begins his first world tour, which he will complete with a second one in 2011. He returned to France in 2012 and will immerse himself in the exploration of the history of painting claiming at the same time of all the periods like so much of a timeless painting.

At the same time demanding and extravagant, he imagined a work protocol meticulously defined, such as a playwright who from the first words of his text would already know the outcome. Thus, over the years and his series, he gradually wrote the chapters which constitute, in a present and future time, his life as a painter. After twelve years spent painting landscapes of all horizons, grouped within a first part, The Possibility of Painting, it has arrived today at the beginning of its second chapter, The Pleasure of Painting. A monograph on his work was published in the Autumn of 2018 by Cercle d’Art.

https://www.oliviermasmonteil.com/

Né en 1973 à Romilly-sur-Seine en France, Olivier Masmonteil vit et travaille à Paris. Il est représenté par la galerie Cortex Athletico à Paris. Après des études à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Bordeaux et à l’Académie des Beaux-Arts Jacques Gabriel Chevalier à Brives, il expose pour la première fois à la galerie Suzanne Tarasieve en 2002. Il part ensuite en Allemagne se former au Spinnerei Leipzig où il participera à plusieurs expositions individuelles et collectives notamment à la Galerie Michael Schultz à Berlin.

Afin d’explorer plus en profondeur le paysage et renouveler l’expérience des peintres voyageurs, il entame son premier tour du monde qu’il complétera d’un second en 2011. Il rentre en France en 2012 et va se plonger dans l’exploration de l’histoire de la peinture se revendiquant à la fois de toutes les périodes comme autant d’une peinture intemporelle.

À la fois exigeant et extravagant, il a imaginé un protocole de travail méticuleusement défini, tel un dramaturge qui dès les premiers mots de son texte en connaîtrait déjà le dénouement. Ainsi il écrit progressivement, au fil des années et de ses séries, les chapitres qui constituent, dans un temps présent et futur, sa vie de peintre. Après douze années passées à peindre des paysages de tous horizons, regroupés au sein d’un premier volet, La possibilité de peindre, il est aujourd’hui arrivé aux prémices de son second chapitre, Le plaisir de peindre. Une monographie sur son travail est parue à l’automne 2018 aux éditions Cercle d’Art.

https://www.oliviermasmonteil.com/

Andy Rankin
Andy Rankin

Between 2012 and 2014, Andy Rankin co-founded Hiatus, la revue, a French self-published review. From 2014 to 2017, he hosted the SUPERFLAT project space, which promoted the emerging contemporary art scene. He has co-founded the curatorial collective Diametre from 2014 to 2019. From 2015 to 2020, he is a member of the Wonder, a collective of artists based in the suburbs of Paris, a place managed by and for artists. He is a member of C-E-A, the French association of professional curators, and a member of two think tanks about the collapse of the oil-based civilization and their imaginaries. He is currently in residency at Cité Internationale des Arts thanks to a grant by the Centre National des Arts Plastiques, allowing to 5 curators to pursue their researches during the sanitary crisis.

Entre 2012 et 2014, Andy Rankin a co-fondé Hiatus, la revue, une revue française auto-publiée. De 2014 à 2017, il a animé l’espace de projet SUPERFLAT, qui a permis de promouvoir la scène de l’art contemporain émergente. Il a cofondé le collectif de commissaire Diamètre de 2014 à 2019. De 2015 à 2020, il est membre du Wonder, un collectif d’artistes basé en banlieue parisienne avec un espace géré par et pour des artistes sur place. Il est membre de C-E-A, l’association française des commissaires d’exposition, et membre de deux groupes de réflexion sur l’effondrement de la civilisation pétrolière et leurs imaginaires. Il est actuellement en résidence à la Cité Internationale des Arts grâce à une bourse du Centre National des Arts Plastiques permettant à 5 commissaires d’exposition de poursuivre leurs recherches durant la crise sanitaire.

Marie Maillard s’appuie sur des formes et des motifs existants, elle doute de la perception et questionne la réalité, trouve le jeu entre présence et absence intrigant et recherche des moyens contemporains de produire et de diffuser l’art. Marie Maillard s’intéresse également à l’essence de la matière et aux matériaux du futur, elle anticipe des technologies futures qui permettraient des transformations de la matière en modifiant leur structure moléculaire. De cette façon, le marbre, le bois, la pierre ou le métal pourraient devenir transparents voire liquides et la branche pourrait se transformer en matière inorganique telle que le verre ou l’eau (‘TWIG 1808‘, 2018).

Marie Maillard, Nanda Janssen