Last October and November, I did curatorial research on contemporary art, in Paris and in Montpellier, with a focus on decolonization and postcoloniality in the context of the Transatlantic Residencies. During my time in France, I had the opportunity to participate in the Visual Arts Focus of Institut français as well as visiting many exhibitions and artists studios.
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Sara Sadik’s video, Lacrizotiek (2019), features the newscast of a fictional channel Blackwhite TV that tells the story of the arrival of extraterrestrials in the city of Busserine northern neighborhoods. Filmed at the foot of a concrete towers, the video takes the form of a futuristic documentary on a neighborhood deemed difficult. However, the characters, played by teenagers, tell the story with joy and humor. A pure pleasure to watch!
Sara Sadik describes her work as «Beurcore»: the essence of North African-descended youth living in French suburbs culture. Based on semiological and sociological analyses of the « beurness », Sara Sadik reengages visual aesthetics, economic systems and languages used and/or created by this community, in order to create fictional and surreal situations that take place either in the present or in the near future.
Dominique Fontaine, 2020
En octobre et novembre derniers, j’ai effectué une recherche curatoriale sur l’art contemporain, à Paris et à Montpellier, en mettant l’accent sur la décolonisation et le postcolonialisme, dans le contexte des Résidences transatlantiques. Pendant mon séjour en France, j’ai eu l’occasion de participer au Focus arts visuels de l’Institut français et de visiter de nombreuses expositions et ateliers d’artistes.
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La vidéo de Sara Sadik, Lacrizotiek (2019), met en scène le journal télévisé d’une chaîne fictive, Blackwhite TV, qui relate l’arrivée d’extraterrestres dans les quartiers nord de la ville de Busserine. Filmée au pied d’une tour de béton, la vidéo prend la forme d’un documentaire futuriste sur un quartier réputé difficile. Cependant, les personnages, interprétés par des adolescents, rapportent l’événement avec joie et humour. Un pur plaisir à regarder !
Le travail de Sara Sadik s’ancre dans ce qu’elle nomme la culture « beurcore », celle de la jeunesse des quartiers populaires issue de la diaspora maghrébine. En se basant sur des analyses sémiologiques et sociologiques de la « beurness », Sara Sadik réengage l’esthétique visuelle, les systèmes économiques et les langages utilisés et/ou créés par cette communauté, afin de mettre en scène des situations fictives surréalistes qui se déroulent aussi bien de nos jours que dans un futur proche.
Dominique Fontaine, 2020
Traduit de l’anglais par Elsa Maggion
Sara Sadik was born in 1994 in Bordeaux where she obtained her DNSEP in 2018 at the Ecole supérieure des beaux-arts de Bordeaux (ebabx).
She lives and works in Marseille.
Sara Sadik navigates in her work between video, performance, installation and writing. She works on French youth, notably addressing issues related to adolescence and masculinities. She documents the arcane and deconstructs social mythologies in fictional filmed or performed narratives, ranging from documentary to science fiction to reality TV.
His most recent projects focus on the study of friendships and romantic relationships among adolescents and young adults. Her work has been shown in group exhibitions including 221 A (Vancouver, 2017), Karma International (Zurich, 2017) at Open’er Festival (Gdynia, 2017), Roodkapje (Rotterdam, 2018) at Wallach Art Gallery - Colombia University (New York, 2019) at the Edouard Manet Gallery (Gennevilliers, 2019), at Manifesta 13 Marseille - La Biennale europĂ©enne de crĂ©ation contemporaine (Marseille, 2020), at Triangle - AstĂ©rides (Marseille, 2021) at MunchMuseet (online, Oslo, 2021) at Magasins gĂ©nĂ©raux (Pantin, 2021).
Her performances have been presented at the DO DISTURB festival - Triangle-AstĂ©rides programming (Palais de Tokyo, Paris, 2019) and at the Parallèle festival (Frac Provence-Alpes-CĂ´te d’Azur and Friche La Belle de Mai, Marseille, 2020). She was in residence at Triangle -AstĂ©rides (Marseille, 2018) and at LUMA Arles (2021).
Her work has been the subject of several solo exhibitions at SIlicone Gallery (Brodeaux, 2018), continuum (Bordeaux, 2018), and Voiture 14 (Marseille, 2019). Some of her works are already present in public collections, including those of the Cnap, the Frac Nouvelle-Aquitaine MECA, the Frac Provence-Alpes-CĂ´te d’Azur, and the Museum of Modern Art in Paris.
She is represented by the Crèvecoeur Gallery, where she will present her first solo exhibition in spring 2022.
Sara Sadik est nĂ©e en 1994 Ă Bordeaux oĂą elle obitent en 2018 son DNSEP Ă l’Ecole supĂ©rieure des beaux-arts de Bordeaux (ebabx).
Elle vit et travaille Ă Marseille.
Sara Sadik navigue dans son travail entre la vidĂ©o, la performance, l’installation et l’Ă©criture. Elle travaille sur la jeunesse française en abordant notamment des questions liĂ©es Ă l’adolescence et aux masculinitĂ©s. Elle en documente les arcanes et dĂ©construit les mythologies sociales dans des narrations fictives filmĂ©es ou performĂ©es, allant du documentaire Ă la science-fiction en passant par la tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ©. Ses projets les plus rĂ©cents se concentrent sur l’Ă©tude des relations amicales et amoureuses chez les adolescents et les jeunes adultes. Son travail a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© dans des expositions collectives notamment Ă 221 A (Vancouver, 2017), Ă Karma International (Zurich, 2017) au Open’er Festival (Gdynia, 2017), Ă Roodkapje (Rotterdam, 2018) Ă la Wallach Art Gallery - Colombia University (New York, 2019) Ă la galerie Edouard Manet (Gennevilliers, 2019), Ă Manifesta 13 Marseille - La Biennale europĂ©enne de crĂ©ation contemporaine (Marseille, 2020), Ă Triangle - AstĂ©rides (Marseille, 2021) au MunchMuseet (en ligne, Oslo, 2021) aux Magasins gĂ©nĂ©raux (Pantin, 2021). Ses performances ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es au festival DO DISTURB - programmation Triangle-AstĂ©rides (Palais de Tokyo, Paris, 2019) et au festival Parallèle (Frac Provence-Alpes-CĂ´te d’Azur et Friche La Belle de Mai, Marseille, 2020). Elle a Ă©tĂ© en rĂ©sidence Ă Triangle -AstĂ©rides (Marseille, 2018) et Ă LUMA Arles (2021). Son travail a fait l’objet de plusieurs expositions personnelles Ă la galerie SIlicone (Brodeaux, 2018), Ă continuum (Bordeaux, 2018), et Ă Voiture 14 (Marseille, 2019). Certaines de ses oeuvres sont dĂ©jĂ prĂ©sentes dans des collections publiques, notamment celles du Cnap, du Frac Nouvelle-Aquitaine MECA, du Frac Provence-Alpes-CĂ´te d’Azur et du MusĂ©e d’Art Moderne de Paris.
Elle est représentée par la galerie Crèvecoeur, Paris, où elle présentera une exposition personnelle au printemps 2022.
Dominique Fontaine is a curator, consultant on contemporary art, media arts and arts management. In 2005, she founded aPOSteRIORi, a non-profit curatorial platform – researching, documenting, developing, producing and facilitating innovation in diverse contemporary art practices.
Dominique Fontaine est commissaire, expert-conseil en art contemporain, en arts médiatiques et en gestion des arts. Elle dirige, depuis 2005, aPOSteRIORi, une structure à but non lucratif qui s’intéresse à la recherche « curatoriale », et à l’innovation dans les domaines de la documentation, du développement, de la production et de la promotion de diverses pratiques artistiques contemporaines.
A ses retours de voyage, Olivier Masmonteil se presse à son atelier pour y peindre ses impressions, directement sur la toile brute. Dans une urgence, de celle que connaissent les peintres face à la peinture qui n’est pas encore sèche, l’artiste peint des sensations fugaces avant qu’elles ne s’échappent de sa mémoire. Il peint des paysages génériques, des sensations plutôt que des impressions, des textures plutôt que des formes. Ces sensations se mêlent les unes aux autres, à l’égal de souvenirs qui s’entremêlent dans une mémoire capricieuse. Ces toiles sont instinctives, libres, et laissent une impression forte. Ce sont les titres qui révèlent leur provenance, laissant la liberté à l’artiste de nous révéler ce qui a laissé une pigmentation forte dans sa mémoire de poète. Au lieu de peindre d’après copie, il peint d’après souvenir, dans un feu sans artifice, produisant ainsi des visions chimériques, des paysages de rêves, des sensations qui bientôt ne seront plus.